Hallux Rigidus
Il s’agit d’une arthrose de l’articulation du gros orteil c’est à dire une usure
progressive du cartilage, sans déformation de ce dernier contrairement à
l’hallux valgus.
Le cartilage permet à deux surfaces osseuses de glisser l’une sur l’autre sans
douleur. En disparaissant, les deux os se retrouvent en contact, source de
douleurs et de raideur.
Elle se traduit par des douleurs à la marche, des difficultés au chaussage
liées aux ossifications sur le dos du pied (ostéophytes) et un enraidissement
progressif de l’articulation.
La mobilité du gros orteil vers le haut est franchement diminuée, empêchant
un déroulement normal du pas et une marche sur le bord externe du pied.


Traitement chirurgical
- Traitement conservateur où l’articulation est préservée
Cheilectomie
Elle consiste à réséquer les ostéophytes pour limiter le conflit avec la chaus sure et augmenter la mobilité de l’articulation. Elle peut être réalisée seule ou associée à des ostéotomies.
Ostéotomies de décompression
Elles peuvent intéresser la première phalange ou le premier métatarsien. Elles ont pour but de redonner de la souplesse à l’articulation et de diminuer les douleurs.
Les suites sont identiques à celles d’un Hallux Valgus.
- Traitement radical où l’articulation est sacrifiée
Il s’agit d’une arthrodèse métatarso-phalangienne c’est à dire un blocage de l’articulation en faisant fusionner la phalange et le métatarsien.
Elle reste le traitement de référence des hallux rigidus évolués, apportant l’indolence et permettant une marche normale, la position accroupie, la mise sur la pointe des pieds et la reprise des activités sportives.
La mobilité se fait alors dans l’articulation inter-phalangienne.
Elle limite en revanche les talons à 4-5 cm.
Elle impose d’utiliser la chaussure médicalisée pendant 6 semaines.

Complications
- L’œdème
Il est malheureusement inhérent à toute intervention chirurgicale au niveau du pied. Il dépend du type de chirurgie mais également des particularités de chacun comme le poids et l’état veineux.
Un pied qui reste gonflé même après 2 mois n’a rien d’anormal. - L’infection
Exceptionnelle au niveau du pied, elle se traite le plus souvent sans grande difficulté. - Les problèmes cicatriciels
- La phlébite
Le risque est très faible après chirurgie de l’avant-pied soit moins de 0,5%. Un traitement anticoagulant vous sera prescrit en cas de facteurs de risque.
La raideur
L’intervention induit presque inévitablement une diminution de la mobilité d’une trentaine de degrés. - L’absence de fusion osseuse qui peut parfois nécessiter une nouvelle intervention chirurgicale
- L’algodystrophie
La douleur
Anesthésie et prise en charge de la douleur lors de la chirurgie de l’avant-pied. Le point de vue de l’anesthésiste
- Quelle anesthésie ?
La chirurgie de l’hallux valgus est le plus souvent réalisée sous anesthésie loco—régionale (ALR). Le médecin anesthésiste localise le nerf sciatique (innervant la zone douloureuse) au creux du genou, soit par stimulation, soit par échographie. Puis un produit anesthésiant de longue durée d’action est injecté. Il diffuse en 20 à 30 mn autour du nerf. Le pied est ainsi anesthésié, l’effet se prolongeant au-delà du temps de chirurgie pour couvrir la période la plus douloureuse. L’intervention peut-être réalisée sans anesthésie complémentaire, ou accompagnée d’une sédation, d’une anesthésie générale ou d’une rachianesthésie si vous le souhaitez.
- Quels sont les risques
Des complications neurologiques (neuropathies) ont été décrites après tous types d’anesthésie locorégionales. Leur fréquence est de 3 pour 100 des anesthésies locorégionales. Il s’agit dans l’immense majorité des cas de la persistance pendant quelques jours (voire quelques mois) d’une diminution de la sensibilité dans la zone anesthésiée, mais qui finit par guérir totalement. Cependant, de manière extrêmement exceptionnelle, il peut survenir une atteinte définitive.
- Et en cas de chirurgie ambulatoire ?
Si l’intervention se fait en hospitalisation ambulatoire en accord avec le chirurgien, une ordonnance d’antalgiques vous sera remise à votre sortie. Il est recommandé de commencer ces traitements dès votre retour à domicile sans attendre l’apparition de la douleur.
Résumé pratique
- Le jour de l’intervention, n’oubliez pas :
Vos radios
Vos béquilles
Votre chaussure
- Pendant les 3 premières semaines :
Ne touchez pas au pansement
Limitez au maximum vos déplacements. Ne marchez pas plus de 15 min
toutes les 2h
Marchez avec la chaussure médicalisée qui vous a été prescrite
Surélevez le pied le plus souvent possible
Lexique
- Algodystrophie : Syndrome douloureux régional concernant une ou plusieurs articulations, déclenché par un traumatisme ou une intervention chirurgicale. Il serait dû à des perturbations neurologiques. L’évolution, spontanément favorable, peut se prolonger jusqu’à 18 mois.
- Arthrolyse : Libération d’une articulation enraidie.
- Arthrose : Usure progressive du cartilage d’une articulation conduisant à un enraidissement douloureux.
- Arthrodèse : Blocage définitif d’une articulation douloureuse.
- Cors et durillons : Epaississement de la peau lié à un conflit chronique ou un hyperappui. On parle plutôt de cors pour les orteils et de durillons pour la plante du pied.
- Griffes : Il s’agit d’une flexion anormale de l’orteil, à l’origine de cors douloureux.
- Luxation métatarso-phalangienne : Le métatarsien et la phalange ne sont plus en face.
- Métatarsalgies : Douleurs plantaires de l’avant pied.
- Ostéophyte : Production osseuse anarchique autour de l’articulation
arthrosique.
- Ostéotomie : Section chirurgicale d’un os.
- Percutanée : La chirurgie percutanée consiste à réaliser les gestes chirurgicaux (ostéotomies, ténotomies, arthrolyse) au travers de toutes petites incisions (1 à 2mm) grâce à des instruments spécifiques. Le plus souvent, aucun matériel (broche, vis) n’est nécessaire, la correction étant maintenue grâce au pansement.
- Phlébite : C’est la formation d’un caillot, le plus souvent dans une veine de la jambe.
- Ténotomie : Section d’un tendon.